Située dans le département de l'Alibori, Gogounou est une commune du Bénin couvrant une superficie de 4 910 km². Avec une population estimée à plus de 120 000 habitants, cette ville bénéficie d'une position géographique stratégique, ayant été l'un des plus importants sites fortifiés du pays. Son passé glorieux en fait l'une des plus grandes forteresses d'Afrique de l'Ouest.
À l'origine, la commune de Gogounou était connue sous le nom de Bagou Tem et s'étendait de Sonsoro au nord jusqu'à Dougou au sud. Les premiers habitants étaient les Baatombu, les Wassangari (princes) de la dynastie Gbassi Mako, descendants de l'empereur Kpégounou Dassi Kpounou, et les Yaris. Les Wassangari exerçaient l'autorité politique traditionnelle, tandis que les Baatombu étaient de grands chefs et guerriers.
Les habitants de cette région se réfugiaient dans les grottes pour se protéger des agresseurs. Leur devise était "Mort à l'ennemi qui tenterait de franchir ces collines". Le village fut alors surnommé “Colline de la Mort”, un nom qui évoluera phonétiquement en Gogounou (GÒ pour "mort" et GUURU pour "colline").
Dans le département de l'Alibori, seule la région de Bagou a réussi à résister à l'invasion de l'armée française pendant la colonisation. Les valeurs communautaires et les nombreux succès face aux envahisseurs ont contribué à la réputation de la région comme étant une "citadelle imprenable".
Aujourd'hui, l'Islam est pratiqué par plus de 67% de la population de la commune de Gogounou. Les religions catholique et protestante sont pratiquées respectivement par 7,8% et 0,9% de la population. Les religions traditionnelles occupent une place importante avec plus de 11% de la population qui continue à les pratiquer.
Gogounou reste profondément attachée à ses traditions et son héritage culturel. La commune célèbre régulièrement la fête de la Gaani de Sougou-Kpan-Trossi, un événement marquant où se trouve également la forêt sacrée d'Affuossi.
