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Tourisme au Bénin : les rois de Danhomey

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Le royaume de Danhomé et surtout ses souverains ont laissé une trace indélébile dans l’histoire de la République du Bénin. Même si Béhanzin est resté le roi le plus célèbre et le plus connu, ses prédécesseurs ont joué un rôle clé dans le rayonnement de la civilisation fon sur la côte occidentale de l'Afrique. Qui étaient ces rois ? Comment ont-ils imprimé leurs empreintes dans l’histoire ? Focus !

Les rois de Danhomé, de véritables conquérants et résistants

L’intronisation du Dah Sagbadjou le 12 janvier 2019 après la mort de son prédécesseur Agoli Agbo Dedjalagni suit une tradition qui se déroule il y a plus de 3 siècles. L'histoire du royaume de Danxomé et de ses rois commence à s'écrire plus précisément au 16è siècle lorsque la fille du roi de Tado (situé actuellement au Togo) fut fécondée par un léopard et donna naissance à Agassou, le fondateur du clan des ‘’Agassouvi’’. A la mort de ce dernier, s’en s’ensuivent de sanglantes querelles de succession. C’est  dans ce contexte qu’Aho Houegbadja, à la tête d’une partie du peuple fon, fonde la cité-état de Danhomé. Il établit sa capitale dans la plaine vallonnée du plateau d’Abomey, construit son palais, promulgue les quarante et une lois qui porteront son nom et installe sa puissante bureaucratie qui est à vocation politique et religieuse.
 
Le désir de ce souverain est de faire de sa cité, un royaume toujours plus grand. Une logique dans laquelle s’est inscrit la quasi-totalité de ses successeurs. Le royaume de Danhomé a progressivement, via les guerres, absorbé les cité-états voisins notamment celui d’Allada, de Savi (actuelle Ouidah), etc. Grâce aux actes héroïques des amazones et à des stratégies militaires remarquablement élaborées, les douze rois de Danhomé ont créé entre 1625 et 1900, l’un des royaumes les plus puissants d’Afrique. Entre 1728 et 1740, la puissance de feu de Danhomé est régulièrement mise à l’épreuve par les combattants du principal État de la région, l'empire d'Oyo. Vers la fin du 19è siècle, le roi Béhanzin doit également faire face aux campagnes militaires menées par les troupes impérialistes françaises. Une résistance qu’il a menée au péril de sa liberté et de sa vie.
 

Les rois de danhomé, des grands bâtisseurs

Les 12 souverains de Danhomé qui se sont succédés ont été non seulement de grands guerriers ou concurrents, mais aussi et surtout de grands bâtisseurs ! Grâce à leur ingéniosité, ils ont fait construire des bâtiments religieux, civils et militaires, dont les plus remarquables demeurent les palais royaux et le village souterrain de Bohicon.

Dans la capitale, chacun des rois fit construire son palais présentant une architecture jamais vue à l’époque en Afrique. Les palais, érigés de manière superposée les uns des autres suivant l’ordre de succession, sont construits avec de la boue, du bois et du chaume. Les murs sont décorés de fresques et de sculptures représentant les symboles de la royauté. Tous ces chefs d’œuvres sont remarquablement préservés et constituent aujourd’hui un haut lieu de tourisme au Bénin. A quelques kilomètres de la capitale, le village souterrain de Bohicon est le témoin vivant du génie des rois danhoméens. Sur une superficie d’environ sept hectares, les souverains fit construire cinquante-six maisons souterraines ou ahwando (littéralement « trou de guerre » dans la langue locale). Elles servaient de lieu d’habitation et de cachette pour les guerriers.
 

L’évocation des noms de certains souverains reste un tabou

De la fondation du royaume de Danhomey en 1625 jusqu’en 1900, quatorze (14) rois se sont en principe succédés sur le trône. Toutefois, sur les armoiries des souverains, seuls douze (12) sont évoqués. Les règnes de la reine Tassi Hangbé et du roi Adandozan (1797-1818) sont purement et simplement effacées. Fille de Houegbadja et sœur jumelle du roi Akaba, Tassi Hangbé a présidé la destinée du royaume entre 1708 et 1711. La création des amazones (Agodjiés ou minos), un corps d’élite de l’armée royale entièrement féminin, est à son actif. Adandozan, quant à lui, a dirigé le royaume pendant une vingtaine d’année. Cependant, son nom, son règne et ses symboles ont été effacés de la tradition historique d'Abomey. Pourquoi ? La raison est qu’il est décrit comme un tyran, un souverain fou et cruel. Pour faire allusion au roi Adandozan, les aboméens n’hésitent pas à l’identifier par le surnom Daa Gbolometon (roi inconnu).