Située à 145 kilomètres de Cotonou (la capitale économique du Bénin), la ville d’Abomey est sans nul doute une destination de premier choix pour les passionnés de l’histoire d’Afrique et les touristes en quête d’activités attrayantes. En effet, la cité tire sa popularité de ses anciens palais royaux et de son ancrage dans la religion vaudou. Durant toute l’année, ses rues sont bondées de visiteurs pour diverses raisons. Vous souhaitez effectuer prochainement du tourisme au Bénin ? Voici tout ce que vous devez savoir sur Abomey, la terre des conquérants et bâtisseurs.
Abomey, la capitale historique du pays
A l’instar des autres pays africains, la terre qu’occupe le Bénin actuel, était morcelée en royaumes avant l’arrivée des européens. Au sud, on retrouve le Danhomé, Savi, Allada et Hogbonou (Porto-Novo).. Le plus célèbre de tous ces cité-Etats est celui de danhomé, le royaume qui a donné son nom au Pays jusqu’en 1975 avant d’être changé en « Bénin ». Fondée au XVIIe siècle par le roi Houégbadja, descendant d’Agassou (un jeune homme prodigieux né de l’union mystérieuse entre la fille du roi de Tado et un léopard dans une forêt), Abomey est rapidement devenue la capitale de Danhomé.
Bien que protégée par des guerriers et surtout les célèbres amazones, la ville a cependant subi les attaques répétées du royaume d’Oyo. Sous le règne de sa majesté Agadja, elle était assiégée par les combattants de ce cité-état pendant plusieurs années. Le roi et les aboméens étaient contraints, pendant le siège, de verser un tribut annuel constitué de biens de consommation tels que des barils d’huile, des sacs de mil, d’haricots, etc., ainsi que des jeunes hommes et des jeunes femmes. Il a fallu l’accession au trône par Tégbéssou pour que la ville d’Abomey retrouve sa lettre de noblesse avant d’être mit à feu et à sang par le général Dodds lorsqu’il voulait capturer le roi Béhanzin.
Visite des Palais royaux
Aménagés sur un site de 47 ha, la visite des palais royaux est l’une des excursions les plus connues et les plus recommandées de la ville d’Abomey. Il s’agit de 11 palais inscrits au patrimoine mondial depuis 1985. Ce complexe a servi de lieu de résidence des différents rois d’Abomey. Du véritable fondateur du royaume de Danhomé (Houegbadja) à Agoli-Agbo en passant par Guézo, chaque souverain a construit son palais distinct de celui de ses prédécesseurs. Un portail est prévu pour passer d’un palais à un autre. Dans chaque enclot, vous retrouverez une cour principale qui comporte deux autres niveaux : une cour intérieure et l’appartement privé du roi. La cour intérieure est celle réservée aux femmes du souverain. Un seul palais s’écarte des 11 autres. Il s’agit de l’enclot du Roi Akaba. Ce souverain a décidé de rompre avec la tradition en construisant son palais séparément de celui de son père.
Depuis 1944, les palais de Glèlè (1858-1889) et de son père Guézo (1818-1858) sont transformés en un musée. Plusieurs objets sacrés et royaux y sont exposés. Vous y trouverez des autels portatifs (asin) qui représentent les esprits des rois défunts, des trônes, des parures, des armes de guerre, des outils agricoles, des photos, divers objets témoignant de l’art de la cour royale, gravures, des bas-reliefs, dessins…
Les autres attraits de la ville à découvrir
Au détour des rues investies par les bars, les restaurants et les hôtels, se dressent majestueusement les divinités du panthéon Vaudoun, la religion officielle du royaume de Danhomé. Les visiteurs peuvent également, outre les palais royaux, aller découvrir les résidences princières. Il s’agit des maisons érigées par les esclaves et qui servaient de lieu de résidence pour les futurs souverains avant leur accession au trône. Celles des princes Kpengla et Tégbessou se trouvent à Adandokpodji tandis que les résidences d’Agonglo et de Guézo sont localisables à Gbècon.
Glèlè et Béhanzin, avant leur couronnement, habitaient respectivement à Djègbé et à Djimè. La résidence du prince Agoli-Agbo se trouve à Gbindo. Le marché artisanal d’Abomey, les forêts sacrées, les sépultures des héros du royaume et la place Goho, l’endroit où l'ultime combat entre l’armée coloniale française et les troupes du Dahomey s’étaient déroulé, méritent également un détour.
