Commune semi-lacustre située dans la partie basse du fleuve Ouémé (le plus long cours d’eau du Bénin), Aguégués est une petite ville aux deux visages. En son sein, modernité et tradition toffinou se côtoient, ce qui lui confère une atmosphère particulière. Comptant des milliers de visiteurs chaque année, cette cité est l’un des lieux touristiques les plus prisés dans le sud du Bénin. Une visite dans la commune semi-lacustre d’Aguégués est une occasion en or pour admirer son riche passé historique et une architecture atypique.

Une cité pittoresque aux origines inconnues

Contrairement à sa consœur de Ganvié (surnommée la Venise d’Afrique), l’histoire de la cité lacustre d’Aguégués est divergente. Pour cause, deux familles se réclament de sa paternité. 

La première version

Pour une tranche de la population notamment les Djêviénou, leur premier ascendant, Soholou Linzé-Agban est le véritable fondateur du village des aguégués. Celui-ci, après avoir quitté Adja Tado plus précisément Adjahounzon, s’était tour à tour installé à Ahouansori Agué (actuel quartier Sainte Cécile de Cotonou) et puis à Sô-Ava, une localité lacustre où il avait établi un campement de chasse et de pêche. C’est en ce moment qu’il se lie d’amitié avec Tê-Agbanlin.  Les deux amis, devenus inséparables, ont décidé d’immigrer vers Porto-Novo (actuelle capitale politique du Bénin), l’endroit où Tê-Agbanlin a décidé de s’installer définitivement. Soholou, dans le souci de rester proche de son ami tout en continuant ses activités de chasse et de pêche, s’est installé au 17è siècle sur l’actuel site des Aguégués.

Une version contredite par la famille Dankonou

Pour cette collectivité, le village semi-lacustre des Aguégués fut fondé par Gnancadja Zounhon, leur premier ancêtre. Ce dernier serait originaire d’Adja-Tado plus précisément de Sogbonouhoué. Fuyant les conflits fratricides, Gnancadja Zounhon, accompagné d’un de ses frères (Todjinou),  s’installait tour à tour à Houédogbadji et Dékanmè. C’est à partir de ce moment que Gnancadja abandonna son frère pour s’installer sur un îlot plus vaste à l’Est de la rivière « Sô » qu’il nomma « Zoungbo-Fonsa ». Selon les récits oraux, le premier ascendant des « Dankonou », aurait lié d’amitié avec Amoussou Aguégués, un chasseur demeurant à Kogboho (actuelle place publique appelée Sohonto). Gnancadja Zounhon épousa Gbassègbo, sœur de ce dernier, et nomma la localité plus tard ‘’Aguégué’’ pour rendre hommage à son gendre. Ce n’est qu’après des années que les Ouémènous, fuyant les attaques du roi d’Abomey, se sont installés dans les environs.

Une commune lacustre très attrayante sur le plan touristique

Le village lacustre des Aguégués est en lui-même un patrimoine national et des efforts ont été faits par les autorités locales et étatiques pour préserver la culture des habitants. Il y a des écoles, une mairie et des maisons, tous construits sur pilotis et reliés entre elles par des passerelles. Les habitations sont très praticables et constituent une attraction majeure pour les touristes en raison de leur flexibilité. La commune des aguégués est le « pays » des sites touristiques. Parmi ses joyaux, on retrouve le gite de lamantin d’Afrique, le palais royal de Soholou, le buisson de Wandja, et des épaves de navires de guerre. Les visiteurs s’intéressent également aux forêts sacrées de Bamèzoun et Kodjizoun  et surtout la place Goukon, l’endroit où les guerriers se rassemblaient pour les cérémonies de préparation avant tout départ en guerre. Cet attrait touristique est merveilleusement préservé et de nombreuses cérémonies vaudou s’y déroulent toujours.

Un village lacustre offrant un panorama exceptionnel depuis les pirogues

La splendide cité des aguégués est un incontournable à visiter lors de votre tourisme au Bénin. Pendant la saison pluvieuse, toute la commune est inondée et devient totalement lacustre, sauf Agbodjèdo un village situé dans l'arrondissement de Houédomè. Le seul et unique moyen pour découvrir ou explorer cette contrée est d’emprunter les pirogues ou des barques motorisées. Fabriquées de manière artisanale, les unes ou les autres sont vos meilleurs atouts si vous voulez expérimenter une vue panoramique exceptionnelle sur la cité des aguégués. Depuis la pirogue ou barque motorisée, vous apprécierez l’alignement ingénieux des maisons construites sur pilotis ou faire escale au marché des poissons pour voir les femmes Toffin entrain de vendre les produits halieutiques fraichement pêchés par leurs maris.