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Tourisme au Bénin : Tout savoir sur l’ancien royaume de Hogbonou

Tourisme au Bénin : Tout savoir sur l’ancien royaume de Hogbonou | Express Tourisme Bénin

 Hogbonu, également connue sous le nom de Porto-Novo ou Adjatchè, est la capitale officielle de la République du Bénin en Afrique de l'Ouest. C'est une ville importante sur le plan historique, dotée d'un riche patrimoine culturel, notamment en raison de son statut d'ancien royaume. L'ancien royaume de Porto-Novo remonte au XVIe siècle et a été fondé par le peuple Aja. C'était un royaume prospère et influent qui a joué un rôle central dans le paysage politique et économique de la région.

Fondation du royaume de Hogbonou

Les territoires de ce Cité-Etat étaient autrefois occupés par les Yorouba, un peuple musulman originaire du Nigéria voisin. Ils avaient donné le nom Ajaché ou Adjatché à la région, ce qui signifie « nous nous sommes battus, nous avons vaincu nos ennemis et nous avons conquis une terre ».  A la mort d’Adjahounto, monarque du royaume d’Allada en 1600, Tê-Agbanlin et ses frères se disputèrent le trône. Après de violents combats, les 3 princes ont décidé ce qui suit : Medji, le cadet de la fratrie, restera Roi d'Allada pour continuer la royauté, le troisième Aho Daco-Donou, migra vers le plateau d’Abomey auprès du Roi de Cana, nommé Dan. L'aîné, Tê-Agbanlin, migra vers le sud, un périple qui le conduisit jusqu’à Adjatché, l’endroit où l’hospitalité ne lui est pas réservée par les premiers habitants. Au lieu de mener des expéditions militaires punitives contre les yorubas, Tè-Agbanlin alla chercher le masque du Zangbeto (une divinité vaudoun chargé de veiller sur le roi, le sommeil des habitants et d'éloigner les mauvais esprits et voleurs).  Après avoir soufflé dans le masque, les Yoruba prirent peur et s'enfuirent. Ceux qui restèrent n’ont d’autre choix que de se ranger du côté de Tè-Agbanlin. C’est ainsi qu’il fonda le royaume de Hogbonu, un empire qu'il dirigea pendant 41 ans.

Un royaume structuré  à merveille

Le royaume de Porto-Novo avait une structure politique bien organisée avec un monarque à sa tête. Le roi détenait un pouvoir important, mais n’est pas dictateur. Il était considéré comme un souverain divin par ses sujets. L'autorité du monarque s'étendait aux questions de gouvernance, de justice et de religion. Ils résidaient dans le palais royal, aujourd’hui transformé en musée Honmè. Tout au long de son existence, ce Cité-Etat eu connu successivement les rois Hufon (1794 – 1807), AjohanTofa IHwezeToyonMeyiSojiMikponMesi IITofa II (1874 – 1908). 

Le royaume disposait également d'un conseil des anciens qui conseillait le roi sur les décisions importantes. Parmi eux, nous pouvons citer le Migan (1er ministre, bourreau en chef), le Méhou (ministre de la justice), Adjaho (ministre de la police et administrateur du palais), Tokpo (ministre de l’agriculture et du commerce), le Dahou (chef de l’état-major et de l’armé), Akplogan (ministre de la culture, garde des tombeaux royaux), etc. Outre les grands dignitaires du régime, le royaume de Hogbonou comprend aussi les princes (qui participent à la direction du royaume), les citoyens hommes libres que personne y compris le roi ne peut vendre, et enfin des esclaves d’origines étrangères. Il dispose aussi d’une armée puissante, qui défendait ses territoires. 

Un royaume économiquement et artistiquement puissant

Le royaume de de « Hogbonu » ou « Xogbonu » (xɔgbonu en ayizo-gbe) s'est développé pour devenir un important centre d'échanges et de commerce, attirant les marchands des régions voisines et des pays européens. En 1730, l’explorateur Portugais Eucaristo de Campos nomma le centre décisionnel du royaume « Porto-Novo » (Nouveau Porto) à cause de sa ressemblance avec la ville de Porto. Cette bourgade pittoresque est devenue célèbre pour ses marchés animés, où des marchandises telles que des textiles, des épices et des esclaves étaient achetées et vendues. La situation stratégique de la ville sur la côte en a fait un port important pour l'exportation de marchandises et la facilitation des échanges avec l'Europe.

Porto-Novo était non seulement un centre économique et politique, mais aussi un centre d'art, de culture et d'éducation. Le royaume de Hogbonou était réputé pour ses artisans qualifiés qui produisaient des sculptures en bois, des poteries et des textiles complexes. Ces créations artistiques reflétaient les traditions culturelles et les croyances de la population locale. Le royaume possédait également des établissements où l'on enseignait des matières telles que la théologie, la philosophie et la médecine traditionnelle.

Le déclin du régime de Hogbonou

Au fil des siècles, Hogbonou a dû faire face à de nombreux défis, notamment des conflits avec les royaumes voisins et les puissances coloniales européennes. Au XIXe siècle, la ville est passée sous la domination coloniale française, ce qui a entraîné des changements importants dans l'administration et la gouvernance de l’empire. Cependant, même sous la domination coloniale, « Hogbonou » ou « Adjatchê »a réussi à préserver son identité culturelle et ses traditions.

Aujourd'hui, la ville de Porto-Novo témoigne de son glorieux passé. Elle abrite plusieurs monuments historiques, notamment le Palais royal et la Maison du Brésil, qui témoigne de ses liens avec le Brésil par le biais de la traite des esclaves. Elle reste un centre culturel important au Bénin, avec des festivals et des cérémonies qui mettent en valeur son riche patrimoine. L'ancien royaume de Porto-Novo occupe une place particulière dans l'histoire du Bénin et rappelle la résilience et l'endurance de son peuple.